lundi 9 février 2015

La Omisión de la familia Coleman de Claudio Tolcachir

Cela fait des années que la troupe de Claudio Tolcachir tourne dans le monde entier avec La Omisión de la familia Coleman. Le metteur en scène argentin a même commencé avec ce spectacle... en réunissant au départ quelques uns de ses plus proches amis. Pourtant aujourd’hui, presque dix ans plus tard, le spectacle est présenté non plus dans la casa chorizo où s’est installée la compagnie et l’école Timbre 4, mais dans l’un des complexes théâtraux les plus importants de la capitale.

Dès le début, on comprend que quelque chose cloche chez les Coleman... La relation ambiguë d’une mère à son fils, les propos décousus du plus jeune, la violence et le silence de son frère, la réussite éclatante de l’aînée et une grand-mère qui tombe inexplicablement malade... Des intuitions, mais jamais de certitudes. Tolcachir nous pousse à penser le pire, une humanité dérangeante sans jamais la dire. Ou au contraire à apercevoir, émus, la profondeur de ses personnages.

Ces mots, ce débit si propre aux Porteños, ce lunfardo* qu’ils utilisent allégrement... Tout prend ici une autre dimension.
Omisión. Omission. On passe sous silence. Mais plus que cela, on abandonne. Cette omission est incarnée. Elle n’est pas seulement du non-dit, elle est humaine. Car elle pousse l’un des leurs vers un bord fatal de plus en plus proche. La mort.
Tout est juste, tout est terriblement humain...

*lunfardo : l’argot de Buenos Aires

Emmanuelle - coordinatrice des études de l'ESTBA

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